Si le mec est fou, il n’est pas responsable de son crime. Mais s’il est pas fou, il est déclaré responsable. Donc on considère que s’il est normal, c’est-à-dire comme nous tous, eh bien si il commet un crime alors il sait ce qu’il fait. Bien. Il est coupable parce que conscient. Donc ça veut dire qu’il a fait un choix. Tout est donc basé sur la notion de choix. Si le choix existe, alors il y a des coupables, et des innocents. Mais si le choix n’existe pas, alors tout s’écroule.

Lorsque je fais une action, elle a toujours une explication, une motivation. Elle est déterminée : même quand je ne fais rien, c’est déterminé. Par exemple par l’envie ou le besoin de relâcher, de se reposer. Bien. Quand je fais quelque chose d’utile, pour moi, par exemple, cela a un sens, je mobilise une partie de mon énergie pour mettre en marche cette action (mouvement, parole, mélange des deux) afin de la réaliser. Et même quand une action n’est pas pensée, elle est préparée, comme un plat de l’inconscient. Parfois ton cerveau te sert une pizza que tu n’as pas demandée. Preuve que cela est déterminé, malgré toi, « toi » étant compris comme le centre de ta conscience.
Ta conscience peut donc prendre en charge une partie de tes actions, mais pas toutes. Beaucoup t’échappent. Par exemple, des fois, en public, tu aimerais être moins timide ou plus courageux, preuve que tu ne peux pas tout forcer, tout décider. Tu admets que tu n’as pas le choix. Tu diras plutôt que tu n’as pas le cran. Or, en fait, cela t’est impossible à ce moment-là, dans les conditions physicochimiques qui sont les tiennes, qui sont toi, et tu peux le regretter. Tous ceux qui regrettent ce qu’ils ont fait (ça c’est rare) ou ce qu’ils n’ont pas pu ou su ou voulu faire (c’est plus courant), prouvent par là même qu’ils ne décident pas complètement de ce qu’ils font. Et même le meurtrier qui exécute un contrat, tout conscient qu’il est de son truc, il est déterminé. Par le donneur d’ordre, par le besoin d’argent, par la pression de la mafia.
Ta conscience peut donc prendre en charge une partie de tes actions, mais pas toutes. Beaucoup t’échappent. Par exemple, des fois, en public, tu aimerais être moins timide ou plus courageux, preuve que tu ne peux pas tout forcer, tout décider. Tu admets que tu n’as pas le choix. Tu diras plutôt que tu n’as pas le cran. Or, en fait, cela t’est impossible à ce moment-là, dans les conditions physicochimiques qui sont les tiennes, qui sont toi, et tu peux le regretter. Tous ceux qui regrettent ce qu’ils ont fait (ça c’est rare) ou ce qu’ils n’ont pas pu ou su ou voulu faire (c’est plus courant), prouvent par là même qu’ils ne décident pas complètement de ce qu’ils font. Et même le meurtrier qui exécute un contrat, tout conscient qu’il est de son truc, il est déterminé. Par le donneur d’ordre, par le besoin d’argent, par la pression de la mafia.

Visiblement, nos actions choisies ne seraient que les actions faciles. Comme dirait le Christ, il est facile d’aimer ses amis. Facile de réaliser les actions faciles.
En revanche, les actions difficiles, on n’y arrive pas, ou peu. C’est donc qu’on ne choisit pas nos actions : on fait ce qu’on peut. Car si on pouvait choisir, on ferait ce qu’on voudrait, et on n’aurait pas de regrets. Or on ne fait pas ce qu’on veut (qui veut être pauvre ? qui veut avoir une femme chiante ?), donc on ne choisit pas. On a l’impression de choisir ce qu’on fait, parce que cela est facile, et rassurant. Rétroactivement, on pourra se dire qu’on a choisi de le faire. Mais ce n’est qu’une décision a posteriori, donc elle ne vaut rien.
Difficile de trouver de la liberté et du choix là-dedans.
Et en cas de meurtre gratuit, non prémédité ? On tombe encore sous le coup du déterminisme de l’instant, du « pétage de plombs », ce qui en termes populaires exprime la « perte momentanée de conscience et de contrôle ». On perd donc le contrôle de soi avec sa conscience. Les deux sont liés. Je crois « me » contrôler juste parce que je suis conscient de ce que je fais. C’est la conscience qui me fait croire que je contrôle. Alors que les choses « me » sont faites, et que la conscience vient a posteriori les valider. Comme le décalage du son sur une image satellite. L’action est première, la conscience seconde. Un miroir ne peut réfléchir que ce qu’on lui propose. Il n’y a pas de reflet dans le noir.
Ainsi, nous sommes tous irresponsables, et innocents. Et si nous sommes coupables, c’est tout simplement de l’ignorer. Jésus avait raison.
En revanche, les actions difficiles, on n’y arrive pas, ou peu. C’est donc qu’on ne choisit pas nos actions : on fait ce qu’on peut. Car si on pouvait choisir, on ferait ce qu’on voudrait, et on n’aurait pas de regrets. Or on ne fait pas ce qu’on veut (qui veut être pauvre ? qui veut avoir une femme chiante ?), donc on ne choisit pas. On a l’impression de choisir ce qu’on fait, parce que cela est facile, et rassurant. Rétroactivement, on pourra se dire qu’on a choisi de le faire. Mais ce n’est qu’une décision a posteriori, donc elle ne vaut rien.
Difficile de trouver de la liberté et du choix là-dedans.
Et en cas de meurtre gratuit, non prémédité ? On tombe encore sous le coup du déterminisme de l’instant, du « pétage de plombs », ce qui en termes populaires exprime la « perte momentanée de conscience et de contrôle ». On perd donc le contrôle de soi avec sa conscience. Les deux sont liés. Je crois « me » contrôler juste parce que je suis conscient de ce que je fais. C’est la conscience qui me fait croire que je contrôle. Alors que les choses « me » sont faites, et que la conscience vient a posteriori les valider. Comme le décalage du son sur une image satellite. L’action est première, la conscience seconde. Un miroir ne peut réfléchir que ce qu’on lui propose. Il n’y a pas de reflet dans le noir.
Ainsi, nous sommes tous irresponsables, et innocents. Et si nous sommes coupables, c’est tout simplement de l’ignorer. Jésus avait raison.