LA CONNE DU MOIS

Appelons-la Connella. Connella est très active sur le net, et elle est de gauche. Des Connella, y en a des centaines, des milliers.

Mais il y a UNE Connella générique, une sorte de moule, non, pas la moule des rochers, avec sa langue jaune orange, qu’on déguste avec des frites.
Le moule d’une génération mille fois régénérée à chaque génération, la caste des jeunes croyantes de gauche. L’éponge à intoxication médiatique.
Un concentré de connerie active hautement dangereux. Et vomie avec la plus authentique des innocences.

Car le problème avec Connella, c’est qu’évidemment elle ne le sait pas, mais qu’en plus cette vicelarde de société encourage son expression, sa multiplication. La raison d’être de notre société, c’est de produire encore plus de Connella, parce que Connella ne pense pas (si elle pensait, elle se vomirait sur le champ, ou se suiciderait), et constitue un rempart à la lucidité, vous savez, la lumière qui vient du Ciel. Ou des illuminés.

Sa connerie est certes basique (elle professe un vague espoir humaniste), voire inoffensive au niveau interpersonnel, et ne serait pas dangereuse si elle n’était répliquée à des dizaines de milliers d’exemplaires. D’où l’importance d’isoler le moule, et de le détruire. Connella, ce que nous faisons, toi qui penses « humanité », c’est pour le bien de tous. Tu devrais au moins comprendre ça.
Bon, en même temps, inutile de te suicider, on a assez d’emmerdes comme ça. Il manquerait plus que tu sois juive, bordel !

« La jeune blogueuse juive de talent se suicide suite à un article ignoble du site antisémite L’Organe », Le Parisien, édition du 11 juin 2012. Voir page 2 et 3 les réactions indignées du CRIF, de la LICRA, et de Jean-François Copé.

Le cauchemar. Là on le dit tout de go, on prend la fuite en Iran. On nous laisse pas le choix. Le lynchage en place publique parisienne, dans le Marais, entre les juifs et les pédés... On comprend qu’Adolf se soit suicidé.

Bon allez, entrez maintenant dans le monde merveilleux de Connella…

Depuis janvier 2009, le site Bakchich.info héberge Mes petites fables. Vous pouvez donc retrouver toutes mes chroniques, inédites, sur le plus pertinent et le plus irrévérencieux des sites d'information où satire juste.

http://mespetitesfables.blogspot.fr/2012/05/apres-le-1er-mai-karcherisons.html

J’ai vu un homme aux yeux fragiles
J’ai vu une femme déterminée
J’ai vu une femme soûle
J’ai vu un sans-papier qui faisait la quête et d’autres qui chantaient
J’ai vu un homme qui souriait
J’ai vu des gens qui dansaient
J’ai vu des gens qui chantaient
J’ai vu Julien Bayou
J’ai vu ce grand homme avec son drôle de bonnet jaune et noir et sa pancarte aux slogans colorés
J’ai vu Najat Belkacem marcher
J’ai vu une petite fille qui dormait dans les bras de son père
J’ai vu du rouge et des cris
J’ai vu des trottoirs et des rues sur des kilomètres
J’ai vu Paris sous le soleil
J’ai vu le chiffon rouge de la liberté
J’ai vu un Schweppes jouer avec des glaçons et une demi-rondelle de citron
J’ai vu des joueurs de djembé
J’ai vu des jeunes qui dansaient
J’ai vu des vieux qui dansaient
J’ai vu des femmes seules avec leurs enfants
J’ai vu des œillets
J’ai vu des filles qui sifflaient
J’ai vu Jean-Luc Mélenchon qui souriait
J’ai vu Jean-Luc Mélenchon qui me souriait
même que je me suis retournée pour voir si c’était bien à moi qu’il souriait et j’ai vu des femmes qui lui souriaient
J’ai vu des gens qui ne se connaissaient pas, qui ne s’étaient jamais parlé et qui se parlaient
J’ai vu Olivier Besancenot l’oreille collée au portable
Je n’ai pas vu Nathalie Artaud
Je n’ai pas vu Salah Hamouri mais on m’a dit qu’il était là.

Rappelons que ce poème magistral a été écrit la nuit du 1er tour des présidentielles 2012… Voici la suite.

Lectures vivement recommandées

Sand la blonde vient de frapper à nouveau. Après le mémorable teasing qu'elle m'avait si gentiment permis de publier, voici la parution, sous le doux pseudonyme de Garance, de son roman de 371 pages intitulé "Comme des mots de rien..."
A découvrir avec bonheur...

"ces mots de rien qui font beaucoup. Je me suis laissée prendre. Aux mots. Aux sentiments. J'ai aimé. J'ai haï. J'ai suivi. Je me suis fâchée. J'ai pleuré. Pour elle. J'ai avancé. Je suis tombée. J'ai paré. Je me suis battue. J'ai grandi. J'ai été enfant. Ado. Femme. Avec elle. Par ses mots.
Garance m'a plus qu'effleurée. Elle a fait de moi Elle. Le temps de quelques centaines de pages." - zan' bic mac

La question que l’on se pose, au fond, parce qu’on aime bien Connella, faut pas déconner, on va pas lui faire la guerre, ce serait lâche, et manquerait d’esprit chevaleresque (on a des adversaires beaucoup plus durs, genre le rhinocéros noir, on peut de temps en temps dégommer une alouette), c’est comment Bakchich peut publier ce truc, même si c’est de gauche.

C’est quand même une responsabilité éditoriale écrasante que de donner de l’écho à ce machin, parce que ça n’a pas de nom. Sinon une bouillie informe de bébé. Merde, les gars, c’est pour faire du flux ? Comme Rue89 avec n’importe quoi (les championnats du monde de rubik's kube, les sex-toys, les méchants de la fachosphère), du moment qu’on clique dessus ?

Loin de nous l'intention de donner des leçons, on serait mal placés, avec les fils d’Hitler qui publient régulièrement sur notre site pourri. Mais les fils d’Hitler ont de l’humour, du style, du talent, de l’info !
Là, rien. Comment peut-on publier cela ?